Ancien régime (avant 1789)

Projet de conversion de la taille, des aides, des douanes provinciales, etc. en une dixme roialle équivalente, en l'année 1700

Depuis la fin du Moyen-Âge, la France est assujettie à une superposition d’impôts directs et indirects. De ses nombreux voyages à travers la France, Sébastien LE PRESTRE de VAUBAN (1633-1707) retient la nécessité de simplifier la fiscalité en convertissant la grande majorité des taxes perçues en une dîme royale abolissant les privilèges. S’il fait l’objet d'une lecture devant le roi par VAUBAN lui-même, le projet demeure sans suite, le contexte politique n’étant pas favorable. VAUBAN patiente puis se résout en 1707 (sept ans après sa rédaction) à le faire imprimer à Rouen, sans l’autorisation du Roi, et à le distribuer en plus de 300 exemplaires. L’ouvrage est condamné au pilon par le Conseil du roi. Vauban n’est cependant pas inquiété et meurt quelques semaines plus tard en mars 1707. Cet exemplaire fut remis par l'auteur au chancelier de France PONTCHARTRAIN (1643-1727). Le manuscrit offert à Louis XIV est conservé à la Bibliothèque nationale de France.


État général de la monarchie d'Espagne dans les quatre parties du monde sous Philippe V (1700)

Cet ouvrage a appartenu au prince Louis de France, dit le Grand Dauphin (1611-1711), fils aîné de Louis XIV et père de Philippe, duc d’Anjou (1683-1746), qui devint le roi d’Espagne Philippe V en 1700. Il décrit, pour le père du nouveau roi, les possessions dont Philippe V est désormais le souverain. L’ouvrage reprend principalement des récits de navigateurs, des rapports diplomatiques, des archives ecclésiastiques et militaires. Se voulant exhaustif, il décrit chaque province par le menu, la situation des villes, leur architecture, leurs ressources, le caractère des habitants. Il évoque les possessions de l’Empire en Europe, en Amérique et en Asie, avec la mention des langues pratiquées et des institutions civiles, judiciaires et religieuses. Il est disert sur la cour, la noblesse, les usages de l’étiquette, les différentes résidences royales. Il évoque aussi l’état des finances, bref tout ce qui peut être utile à un jeune souverain. Cet ouvrage est d’autant plus rare que la mode des livres de voyages ne commence qu’à la fin du XVIIIe siècle et se développe à partir de 1820.


Atlas historique de la princesse Palatine (1713-1719)

Les sept volumes de cet atlas historique, publiés entre 1713 et 1719, ont appartenu à Charlotte-Élisabeth, princesse du Palatinat et de Bavière (1652-1722), seconde épouse de Philippe d’Orléans (1640-1701), frère de Louis XIV, et mère du futur Régent. Cette véritable encyclopédie avant l’heure (40 ans avant celle de Diderot et d’Alembert) se veut un « tour du monde à peu de frais » permettant, sans sortir de son cabinet, de s’instruire en s’amusant. Elle rassemble les connaissances de l’époque sur la faune, la flore, les manières de vivre et l’architecture dans différentes régions du monde. Consultez les tomes sur : 


Des religions païennes, manuscrit de Jean-Jacques ROUSSEAU (1745-1751)

De 1745 à 1751, Jean-Jacques ROUSSEAU (1712-1778) est le secrétaire de Louise DUPIN, intellectuelle féministe des Lumières. Il la seconde dans la rédaction d’un ouvrage sur l’égalité entre les hommes et les femmes, qui restera lettre morte. Le manuscrit, de la main de ROUSSEAU et annoté par Louise DUPIN, fut rédigé dans le cadre de cette collaboration et donné au Sénat par François-René VALET, comte de VILLENEUVE de CHENONCEAUX (1777-1863), nommé sénateur du Second Empire en 1853.


Coupes, élévations et plans de l’église Sainte-Geneviève de Paris (1757)

L’architecte Jacques-Germain SOUFFLOT (1713-1780) se voit confier par le roi Louis XV, en 1757, la construction de l’église Sainte-Geneviève, actuel Panthéon. La première pierre est posée en 1764 mais SOUFFLOT ne voit pas la fin du chantier car il meurt dix ans avant la fin des travaux. Ses cendres seront transférées en 1829 dans la nouvelle église Sainte-Geneviève, son œuvre architecturale majeure.


Catalogue des arbres fruitiers de François-Joseph BAUMANN (1788)

Ouvrier chez un horticulteur hollandais, Jean BAUMANN est engagé par le seigneur de Bollwiller (Alsace) pour entretenir les jardins de son château. Vers 1740, il crée une pépinière d’arbres fruitiers. Son fils aîné, Jean-Michel, devient moine chez les Chartreux de Paris dont l’enclos, la pépinière et les bâtiments conventuels étaient notamment situés sur une partie de l’emplacement actuel du jardin du Luxembourg. Son fils cadet, François-Joseph, prend la succession de son père et développe la pépinière alsacienne. En 1788, il publie son célèbre Catalogue des arbres fruitiers les plus recherchés et les plus estimés qui peuvent se cultiver dans notre climat.

Révolution (1789-1799)

Collection Pixerécourt

La bibliothèque du Sénat conserve un ensemble unique de fascicules datant de la période révolutionnaire : poésies, chansons, théâtre, facéties, etc. Ces documents sont conservés dans 160 boîtes de petit format relevant, pour l’essentiel, de la littérature de colportage, qui reflète les valeurs et la propagande de l’époque, ainsi que la trace laissée par la tourmente révolutionnaire dans les genres populaires (almanachs, satires...). L'intérêt de la collection tient, d’une part, à la fragilité originelle des pièces collectées et conservées et, d’autre part, à l'angle imagé, ironique, voire provocateur, sous lequel la plupart des thèmes sont traités.

Sénat conservateur (1799-1814)

FONDS Mounier (1799-1815)

Le baron Claude-Philippe-Édouard MOUNIER, membre du Conseil d’État de 1806 à 1819, puis pair de France jusqu’à sa mort en 1843, détenait un ensemble d’imprimés du Conseil d’État, rassemblant les grandes questions d’administration publique traitées entre 1800 et 1815. La Chambre des pairs acquit cet ensemble en 1844, sur proposition du bibliothécaire Jean-Arsène CARREY, pour la somme de 1 000 francs.


Cantate à Napoléon BONAPARTE, par Alexandro Marie Antoin FRIDZERI (1803)

En guerre contre le Saint Empire romain germanique, l’armée révolutionnaire française annexe les Pays-Bas autrichiens en 1795. Avec Anvers pour chef-lieu, ces territoires deviennent le département des Deux-Nèthes. Musicien et compositeur apprécié du public pour ses sonates, sa musique de chambre et ses opéras, Alexandro Marie Antoin FRIDZERI (1741-1825) réside dans cette ville. Quand Napoléon BONAPARTE se rend à Anvers en visite officielle, le 30 messidor an II (19 juillet 1803), FRIDZERI compose une cantate à sa gloire, dont un exemplaire est remis au Sénat conservateur.

Chambre des pairs (1814-1848)

Iconographie des contemporains (1832)

L’Iconographie des contemporains est éditée en 1832 par François-Séraphin DELPECH (1778-1825), imprimeur lithographe à Paris. On y trouve les « portraits des personnes dont les noms se rattachent plus particulièrement, soit par leurs actions, soit par leurs écrits, aux divers événements qui ont eu lieu en France depuis 1789 jusqu'en 1829, avec les fac-similé d'écriture de chacune d'elles, lithographiées par les plus habiles artistes, d'après les peintures, sculptures et dessins de DAVID, GERARD, GROS, GUERIN, GIRODET, LETHIERE, REGNAULT... et plusieurs lithographiés d'après nature ». Consultez : 


La Charte de 1830

La Charte de 1830 est un quotidien du soir publié de 1836 à 1838, date à laquelle il est absorbé par Le Moniteur parisien. Avec 359 numéros dans ses fonds, couvrant l’année 1837, la bibliothèque du Sénat conserve l’une des plus importantes collections au monde de ce journal devenu difficile à trouver.

Second Empire (1852-1870)

Panthéon des illustrations françaises au dix-neuvième siècle (1869)

Militant républicain exilé en Angleterre après le coup d'État du 2 décembre 1851, Jean-Victor FROND, dit Victor FROND (1821-1881), s’installe comme photographe au Portugal puis au Brésil. De retour en France après l’amnistie de 1859, il publie le Panthéon des illustrations françaises au XIXème siècle, comprenant un portrait, une biographie et un autographe de chacun des hommes les plus marquants dans l'administration, les arts, l'armée, le barreau, le clergé, l'industrie, les lettres, la magistrature, la politique, les sciences, etc.

Sénat de la Troisième République (1876-1940)

Lettres d’Anatole FRANCE (1876-1890)

Jacques-Anatole THIBAULT, dit Anatole FRANCE, né à Paris le 16 avril 1844, fait de bonnes études au collège Stanislas et acquiert de sérieuses connaissances bibliographiques chez son père, libraire quai Voltaire. Le 1er juillet 1876, il est nommé « commis-surveillant » à la bibliothèque du Sénat, où il participe à la rédaction du catalogue méthodique publié en 1882. Il démissionne en 1890. Les lettres numérisées sont rédigées pendant cette période et sont adressées aux questeurs du Sénat et au bibliothécaire en chef.


Manuscrits de Jean JAURÈS (1904-1906)

Le fonds de la Bibliothèque et des Archives du Sénat conserve des échanges de correspondance de Jean JAURÈS (1859-1914) ainsi que des articles de journaux rédigés de sa main entre 1904 et 1906 et parus principalement dans le quotidien L'Humanité, qu'il fonde en 1904 et dirige jusqu'à sa mort en 1914.


Les Civilisés de Claude FARRÈRE (1905)

Claude FARRÈRE (1876-1957), membre de l’Académie française, obtient le prix Goncourt en 1905 pour son roman intitulé Les Civilisés. La bibliothèque du Sénat possède une ébauche manuscrite de ce roman, sous le titre Les énervés, remise en 1989 à Alain POHER, président du Sénat, par Jacques AUGARDE, sénateur de Constantine et président de l’Association des écrivains combattants, à laquelle Claude FARRÈRE avait légué le document.