Le roi Charles III, souverain du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, effectue sa première visite d’État en France du 20 au 22 septembre 2023, quelques mois seulement après son couronnement.
Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, le roi Charles III et Gérard Larcher, président du Sénat - © Sénat
Mme Yaël BRAUN-PIVET, Présidente de l’Assemblée nationale, et M. Gérard LARCHER, Président du Sénat, l’invitent à s’exprimer au palais du Luxembourg le 21 septembre. C’est la première fois qu’un monarque prononce un discours dans la salle des séances : reçue en 2004, la reine Elizabeth II avait pris la parole dans la salle des Conférences.
Douze vice-présidents, cinq présidents de commission et le président du groupe interparlementaire d’amitié France-Royaume-Uni du Sénat accueillent le roi Charles III. Près de 300 parlementaires, députés et sénateurs, sont réunis dans l’hémicycle. James CLEVERY, le ministre britannique des Affaires étrangères, est également présent.
Le souverain prend place au cœur de la salle des séances, entre la tribune et l’hémicycle, pour cette séquence parlementaire inédite.
La Présidente Yaël BRAUN-PIVET s’exprime en premier, depuis la tribune présidentielle. Son intervention fait référence à l’histoire du Parlement, ainsi qu’à la séparation des pouvoirs, soulignant que Montesquieu en a « observé la pratique de l’autre côté de la Manche ». Elle insiste également sur la diversité et la densité du partenariat existant entre la France et le Royaume-Uni, lequel recouvre, tout à la fois, la sécurité, l’Entente cordiale, les droits des femmes, la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
Le Président Gérard LARCHER rend quant à lui hommage à « l’estime nouée entre la plus ancienne des nations parlementaires et le parlementarisme français ». Son discours fait valoir le constat « partagé », que « l’exacerbation des fractures Nord-Sud ne sert que les ambitions de puissance des gouvernants qui les attisent ; le néo-colonialisme est le fait d’États prédateurs, et non des colonisateurs d’hier. La France et le Royaume-Uni disposent des ressorts nécessaires pour proposer un autre horizon : des coopérations équilibrées, la sécurité, un développement qui soit durable et une attention à la jeunesse. »
Le roi Charles III prend à son tour la parole à la tribune, en français et en anglais, pour exprimer « la longue amitié qui lie nos nations et nos peuples ». Il retrace sa filiation avec la Reine Elizabeth, dont la disparition a été ressentie avec une émotion toute particulière par le peuple français. Le souverain britannique met l’accent sur la permanence de cette amitié, même dans les moments les plus sombres de l’histoire. Sur la tombe du soldat inconnu, il dit avoir « rendu un hommage silencieux et solidaire debout, côte-à-côte avec vous », rappelant que les deux pays participent ensemble à la sécurité européenne et mondiale, dans le contexte du conflit en Ukraine. Il évoque ensuite le changement climatique et la destruction de la nature. Il appelle à « renforcer la coopération en matière de développement durable ». Après avoir présenté les principaux points du programme de sa 9e visite officielle en France, qui lui fera traverser la France de Versailles jusqu’à Bordeaux, le roi Charles III achève son discours par une référence à l’Entente cordiale, et « s’engage à faire tout ce qui est en [s]on pouvoir pour renforcer la relation indispensable entre le Royaume-Uni et la France. »
En hommage à son engagement pour la planète, un pot de miel des ruches du jardin du Luxembourg est offert au souverain britannique.