Nicole BRICQ, fille d’agriculteurs, naît le 10 juin 1947 à La Rochefoucauld (16). Après des études secondaires à Angoulême, elle étudie à l’université de Bordeaux où elle obtient une maîtrise de droit privé. Elle est directrice des ressources humaines et de la communication du Crédit social des fonctionnaires de 1985 à 1988 et de 1990 à 1992.

Nicole BRICQ / © Sénat

Elle adhère au Parti socialiste en 1972 et devient première secrétaire fédérale à Paris en 1981, puis en 1986, conseillère régionale d’Île-de-France, mandat qu’elle conserve jusqu’en 1992.

De 1988 à 1990, elle rejoint le cabinet de J.-P. CHEVENEMENT, ministre de la Défense, comme conseillère chargée des relations avec le Parlement et les élus, puis exerce la même fonction dans le cabinet de S. ROYAL au ministère de l’Environnement (1992-1993). Par la suite, elle est chargée de mission à la direction des collectivités locales d’Éco-Emballages SA (1993-1996), puis directrice de cabinet du président du Syndicat d’agglomération nouvelle de Marne-la-Vallée (1996-1997), fonction qu’elle quitte en devenant députée de la Seine-et-Marne en juin 1997.

À l’Assemblée nationale, N. BRICQ siège à la commission de la production et des échanges (1997-1998), dont elle est vice-présidente puis à la commission des finances (1998-2002).

Sensible aux questions environnementales, son rapport d’information sur la fiscalité écologique (1998) est particulièrement remarqué. Elle y préconise une réforme de la fiscalité au service de l’environnement et un renforcement de l’application du principe « pollueur-payeur ».

Elle se fait aussi l’avocate des droits des femmes, votant la loi constitutionnelle relative à l’égalité entre les femmes et les hommes en 1999. Membre de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances (1999-2002), elle présente des rapports d’information sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (2001) et sur la contraception d’urgence et l’interruption volontaire de grossesse (2000). Elle vote la réduction du temps de travail en 1998 et le pacte civil de solidarité en 1999.

Membre du conseil municipal de Meaux de 2001 à 2006, elle devient conseillère spéciale au cabinet du président du Conseil régional d’Île-de-France, J.P. HUCHON, en 2004, avant d’être élue sénatrice de la Seine-et-Marne la même année, mandat renouvelé en 2011.

Membre de la commission des finances de 2004 à 2012, elle en est vice-présidente de 2008 à 2011. En octobre 2011, elle devient la première femme à être nommée rapporteure générale du budget.

Très active, elle cosigne diverses propositions de loi sur le régime de l’assurance des risques de catastrophes naturelles (2005), l’encadrement du crédit à la consommation (2009) ainsi que la parité et le cumul des mandats dans les conseils d’administration et de surveillance (2010).  Elle mène, au Sénat, le combat contre l’exploitation du gaz de schiste, en déposant en 2011 deux propositions de loi visant son interdiction.

En 2009 et 2010, elle est membre de la commission spéciale sur le Grand Paris et cosigne deux propositions de loi visant à faciliter la mise en chantier des projets des collectivités locales d’Île-de-France (2011).

Elle se prononce contre la loi constitutionnelle de modernisation des institutions de la Ve République en 2008 et contre la loi de réforme des collectivités territoriales en 2010.

Après la victoire de F. HOLLANDE en mai 2012, elle est nommée brièvement ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie dans le gouvernement de J-M. AYRAULT. Souhaitant introduire une plus grande transparence dans l’attribution des gisements miniers et annonçant la suspension des permis de forages exploratoires d’hydrocarbures au large de la Guyane, elle est écartée du ministère de l’Écologie et se voit confier le ministère du Commerce, en juin 2012.

Non reconduite dans le gouvernement formé par M. VALLS, elle retrouve son siège au Sénat en mai 2014.  Elle siège à la commission des finances (2014) puis à celle des affaires sociales (2014- 2017). Elle s’investit dans la discussion des textes relatifs au dialogue social et à l’emploi (2015) et au financement de la sécurité sociale (2016-2017). Elle vote les lois pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes en 2014, la nouvelle organisation territoriale de la République en 2015 et la prorogation de l’état d’urgence en 2015 et 2016.

Elle est l’une des premières parlementaires socialistes à soutenir E. MACRON lors de la campagne présidentielle de 2017 et rejoint le groupe La République En Marche au Sénat.

N. BRICQ s’éteint brutalement le 6 août 2017 à l’âge de soixante-dix ans. Elle était selon les mots du président du Sénat Gérard LARCHER « une femme libre, passionnément engagée en politique, au service de l’État et de la chose publique ».