Ingénieur aéronautique, directeur de journaux et producteur de cinéma, Marcel DASSAULT (1892-1986) est aussi homme politique – député et sénateur. Traversant le XXe siècle, il s’implique particulièrement dans les questions politiques et militaires de son temps.
Marcel DASSAULT, ©Sénat
Né le 22 janvier 1892 à Paris, Marcel BLOCH est diplômé de l’École nationale supérieure d’aéronautique en 1913 et rejoint les troupes aéronautiques durant la Première Guerre mondiale. Soldat et pilote, il poursuit parallèlement ses travaux industriels, dessinant en 1915 l’hélice « Éclair » pour équiper les avions français et concevant en 1917 avec H. POTEZ et L. COROLLER un prototype biplace d’observation. De 1933 jusqu’à l’Occupation, le ministère de l’Air commande plusieurs avions de combat à la nouvelle Société des Avions Marcel Bloch avant que, sous Vichy, l’ingénieur ne soit diffamé par des journaux antisémites comme Gringoire. Déporté à Buchenwald en 1944 puis libéré en avril 1945, il obtient en 1946 le changement de son patronyme « BLOCH » en « DASSAULT » – référence au nom de code de son frère résistant : « Chardasso ».
À la Libération, la Générale Aéronautique Marcel Dassault (GAMD) produit les premiers avions français à réaction avec l’Ouragan en 1949, les Mystères (1952) et les Mirages (1956). L’entreprise absorbe en 1971 les usines Bréguet Aviation et diversifie son offre en concevant des avions de voltige et des avions civils tels le Falcon et le Mercure. Lorsqu’en 1990, la société est renommée « Dassault Aviations », elle figure parmi les leaders mondiaux du marché, vendant des appareils dans le monde entier.
Sous la IVe République, Marcel DASSAULT se lance en politique. Il est élu en tant que second candidat de la liste gaulliste du Rassemblement Pour la France des Alpes-Maritimes aux élections législatives du 17 juin 1951. Après un échec aux législatives suivantes, il se présente en 1957 au siège sénatorial de l’Oise où il est élu le 7 juin, avant d’en démissionner lorsqu’il emporte, le 9 décembre 1958, le siège de député de l’Oise. Il le conserva jusqu’en 1986, durant 8 législatures ininterrompues, la dernière commençant 16 jours avant sa mort, le 18 avril 1986. Ce « palmarès » lui confère le titre de Doyen des députés de France à compter de 1978.
Ingénieur, industriel et homme politique, Marcel DASSAULT s’investit dans les médias. Il édite le quotidien Jour de France à compter de 1954 où il tient lui-même la rubrique « le Café du commerce », et rachète en 1956 L’Oise Libérée. Les Productions Marcel Dassault, associées à la société Gaumont, coproduisent notamment en 1980 le film La Boum qui connaît un grand succès avec 4 300 000 entrées en France.
Ambassadeur de la France dans le domaine de la technologie de pointe, Marcel DASSAULT est décoré de la médaille de l’aéronautique, française, puis de la médaille Guggenheim, internationale. Grand-croix de la légion d’honneur, il est à la tête de la plus grande fortune de France à sa mort, juste avant le lancement de l’avion Rafale.