Figure emblématique du journal L’Humanité, qu’il dirigea pendant près de quarante ans, Marcel CACHIN (1869-1958) suivit parallèlement une riche carrière parlementaire. Député de la Seine de 1914 à 1932 et de 1945 jusqu’à son décès en 1958, il fut également sénateur entre 1936 à 1940.
Cachin, député : [photographie de presse] / Agence Meurisse - © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Né à Paimpol le 20 septembre 1869, Marcel CACHIN effectue ses études secondaires à Saint-Brieuc puis à Rennes, avant de devenir professeur de philosophie à Bordeaux pendant quinze ans. Intéressé par les questions sociales, il adhère en 1892 à la section girondine du Parti ouvrier français (POF) fondé par Jules Guesde et Paul Lafargue en 1882. En 1900, il est élu conseiller municipal de Bordeaux. Après la création de la Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO) lors du congrès socialiste de Paris de 1905, auquel il participe, il s’installe à Paris et devient délégué à la propagande pour ce parti.
En 1912, il est élu conseiller municipal de Paris dans le quartier de la Goutte d’Or et entre parallèlement au journal L’Humanité, en qualité de rédacteur. Il est élu directeur de ce quotidien le 11 octobre 1918 et le demeurera ensuite jusqu’à son décès.
En 1920 il participe, à Tours, au congrès de la SFIO où il milite en faveur de la scission entre les socialistes et les communistes. Il fait partie des fondateurs de la Section française de l’Internationale communiste (SFIC), ancêtre du Parti communiste français.
Député de la Seine depuis 1914, son opposition à l’occupation de la Ruhr par la France lui vaut en 1923 d’être arrêté et traduit devant le Sénat constitué en Haute Cour de Justice, laquelle, considérant que la gravité des faits n’étant pas établie, prononce un non-lieu à statuer et se dessaisit de l’affaire. Il poursuit alors sa carrière de député jusqu’aux élections législatives de mai 1932, où il est battu par l’un de ses anciens disciples, Louis SELLIER.
Le 14 janvier 1936, il est élu sénateur de la Seine, au deuxième tour de scrutin par 620 voix sur 1 241 votants et devient le premier élu du Parti communiste-Section française de l'Internationale communiste (PC-SFIC) à siéger au Palais du Luxembourg.
Au Sénat, Marcel CACHIN intervient, en politique intérieure, sur les sujets budgétaires et fiscaux, de même que sur des projets de loi à dominante économique et sociale : accidents du travail, traitement des fonctionnaires, locaux d’habitation, baux commerciaux, procédures de conciliation et d’arbitrage, allocations de solidarité en faveur des travailleurs exclus des assurances sociales. Il s’exprime également sur les questions de politique étrangère, dans le contexte de la montée des tensions internationales de la fin des années 1930.
Son mandat est cependant écourté par la guerre. Après la signature du pacte germano-soviétique, le 23 août 1939, un décret-loi portant dissolution des organisations communistes est promulgué le 26 septembre 1939. Marcel CACHIN est déchu de son mandat le 29 février 1940.
À la Libération, il est membre de l’Assemblée Consultative Provisoire en qualité de représentant du PCF. Aux élections législatives de 1945, il retrouve le siège de député qu’il conserve jusqu’à son décès en 1958.
Une facette méconnue de la vie de Marcel CACHIN réside dans son attachement, durant toute son existence, à ses origines bretonnes. Il s’exprimait volontiers en langue bretonne.