Figure politique incontournable du début du XXe siècle, Gaston DOUMERGUE (1863-1937) occupa des responsabilités de premier plan pendant plus de quarante années, jusqu’à devenir président du Sénat de février 1923 à juin 1924 puis Président de la République de 1924 à 1931.

Gaston Doumergue - © Archives du Sénat (322 AS)

Né à Aigues-Vives le 1er août 1863 dans une famille protestante languedocienne, Gaston Doumergue fait ses études secondaires au lycée de Nîmes, puis étudie le droit à Paris. Inscrit d’abord au barreau de Nîmes, il s’oriente rapidement vers la magistrature. En novembre 1893, le décès soudain du député gardois Émile Jamais, originaire comme lui d’Aigues-Vives, le conduit à présenter sa candidature à la députation. Il est brillamment élu au second tour de scrutin.

En 1902, il est appelé par le Président du Conseil, Émile Combes pour faire partie de son gouvernement. A la chute du ministère Combes, en 1905, redevenu alors parlementaire, il est élu vice-président de la Chambre des députés, fonction qu’il occupe de février 1905 à mars 1906, avant d’exercer de nouvelles responsabilités ministérielles jusqu’en 1910.

En 1910, il est élu pour la première fois sénateur du Gard. Réélu sans interruption jusqu’à son accession à la présidence de la République en 1924, son mandat est néanmoins entrecoupé de plusieurs allers-retours ministériels. En décembre 1913, il est ainsi nommé Président du Conseil par le Président de la République, Raymond Poincaré, mais son Gouvernement ne dure qu’à peine six mois, puisqu’il présente sa démission le 3 juin 1914.

En août 1914, lors du déclenchement de la Grande guerre, il est brièvement ministre des Affaires étrangères dans le Gouvernement Viviani avant d’être nommé ministre des Colonies, portefeuille qu’il conserve jusqu’en mars 1917, date à laquelle il redevient sénateur.

En 1920, il est président de la commission de la Marine et vice-président de la commission des Affaires étrangères. S’il porte une grande attention aux questions internationales, il n’en oublie pas pour autant ses origines gardoises, ce qui le conduit notamment à apporter son soutien aux viticulteurs.

Le 22 février 1923, Gaston Doumergue est élu président du Sénat en remplacement de Léon Bourgeois, démissionnaire. Il est réélu en janvier 1924. En juin 1924, la crise ouverte entre le cartel des gauches et le président de la République, Alexandre Millerand, pousse ce dernier à la démission. Gaston Doumergue présente alors sa candidature à la magistrature suprême. Il est élu le 13 juin 1924, en recueillant 515 voix sur 815 votants.

L’un des premiers actes politiques de son septennat consista à proclamer l’ouverture des jeux olympiques au stade de Colombes, le 5 juillet 1924.

En dépit des crises politiques ou économiques qui interviennent durant son mandat, Gaston DOUMERGUE conserve une réelle popularité, sa bonhommie et sa simplicité lui valant le surnom de « Gastounet ».

Retiré dans le sud-est en 1931, il est rappelé à la Présidence du Conseil à la suite des évènements du 6 février 1934. Soucieux d’apaisement, il inaugure un nouveau mode de communication politique en diffusant chaque mois à la radio une allocution, sur le mode de la causerie.

Affecté par l’assassinat de Louis Barthou, son ministre des Affaires étrangères, le 9 octobre 1934, il démissionne le 8 novembre de la même année et se retire définitivement de la vie politique. Il décède le 18 juin 1937 dans son village natal gardois d’Aigues-Vives.