Diplomate, historien et académicien, Albert SOREL (1842-1906) est une figure intellectuelle incontournable de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce brillant intellectuel fut également secrétaire général de la Présidence du Sénat pendant plus d’un quart de siècle.
Albert Sorel - © Académie française
Né à Honfleur le 13 août 1842, Albert SOREL effectue ses études au lycée Condorcet à Paris, puis à l’École de droit, tout en fréquentant les cours de Jules Quicherat à l’École des Chartes. Il entre au ministère des Affaires étrangères en qualité d’attaché à la direction des Affaires politiques en 1865. Promu secrétaire d’ambassade en 1874, il est également nommé secrétaire adjoint de la commission des Archives diplomatiques. Parallèlement, sur la recommandation d’Hippolyte Taine, il débute en 1872 une carrière d’enseignant et devient l’un des premiers professeurs de la nouvelle École libre de sciences politiques fondée par Émile Boutmy. Auteur de plusieurs ouvrages de référence, il est considéré comme l’un des pionniers de l’histoire diplomatique.
En 1876, Albert SOREL est nommé secrétaire général de la Présidence du Sénat. à ce titre, il exerce à deux reprises les fonctions de greffier dans le cadre des procès de Haute Cour qui se déroulent au Palais du Luxembourg : une première fois pour le procès Boulanger en 1889, puis une seconde lors du procès Déroulède en 1899.
Parallèlement à ces fonctions éminentes, il poursuit une brillante carrière d’historien et d’écrivain. En 1887 et en 1888, il reçoit le Grand Prix Gobert de l’Académie française pour son ouvrage L’Europe et la Révolution française. Élu à l’Académie des Sciences Morales et Politiques en 1889, il est également élu à l’Académie française le 31 mai 1894 au fauteuil n°25, où il succède à son ami Hippolyte Taine.
Admis à faire valoir ses droits à pension en 1902, il décède quatre ans plus tard, le 29 juin 1906. Le 3 septembre 1922, un monument à sa mémoire, érigé par souscription, est inauguré en présence du Président du Conseil, Raymond Poincaré.