1. Centenaire de l'accession à l'Élysée de Gaston Doumergue
Le 13 juin 1924, voici cent ans, Gaston DOUMERGUE (1863-1937) était élu Président de la République.
Né à Aigues-Vives le 1er août 1863 dans une famille protestante languedocienne, Gaston DOUMERGUE fait ses études secondaires au lycée de Nîmes, puis étudie le droit à Paris. Élu député du Gard en 1893, il devient pour la première fois ministre dans le gouvernement d’Émile COMBES en 1902. En 1910, il est élu sénateur du Gard et le reste jusqu’à son accession à la Présidence de la République en 1924, son mandat sénatorial fut cependant entrecoupé par plusieurs allers-retours ministériels.
Le 22 février 1923, Gaston DOUMERGUE est élu président du Sénat succédant à Léon BOURGEOIS démissionnaire. Il est réélu en janvier 1924. En juin 1924, la crise ouverte entre le cartel des gauches et le Président de la République, Alexandre MILLERAND, pousse ce dernier à la démission. Gaston DOUMERGUE présente alors sa candidature à la magistrature suprême, à laquelle il accède le 13 juin 1924, en battant – contre toute attente – le grand favori, Paul PAINLEVÉ, par 515 voix (sur 815 votants) contre 309, et 21 voix pour Zéphyrin CAMÉLINAT, premier candidat communiste à une élection présidentielle.
Pour célébrer cet anniversaire, durant le mois d’octobre 2024, une exposition, réalisée à partir des documents prêtés par M. Robert SOULIER, collectionneur privé gardois, a été présentée dans la salle de lecture de la Bibliothèque du Sénat, à l’initiative de Madame Vivette LOPEZ, sénateur du Gard. Quelques uns de ces documents sont reproduits ci-après :
L’un des premiers actes politiques de son septennat consiste à proclamer l’ouverture des Jeux Olympiques au stade de Colombes, le 5 juillet 1924.
À cette occasion, un déjeuner est offert au Palais de l’Élysée en l’honneur du Prince de Galles. Le menu de ce déjeuner, reproduit ci-contre, porte le monogramme « GD » pour Gaston DOUMERGUE.
Parmi les convives figurent l’ambassadeur du Royaume-Uni, Edouard HERRIOT, Président du Conseil, Charles NOLLET, ministre de la guerre, Jean-Louis DUMESNIL, ministre de la marine, François ALBERT, ministre de l’instruction publique et le baron Pierre de COUBERTIN, président du comité international olympique (CIO), ainsi que tous les membres français du CIO.
En dépit des crises politiques ou économiques, qui interviennent durant son mandat, Gaston DOUMERGUE conserve une réelle popularité, sa bonhommie et sa simplicité lui valant le surnom de « Gastounet ».
Retiré dans le Midi en 1931, il est rappelé à la Présidence du Conseil à la suite des évènements du 6 février 1934. Soucieux d’apaisement, il inaugure un nouveau mode de communication politique en diffusant chaque mois une causerie à la radio.
Il meurt le 18 juin 1937 dans son village natal gardois d’Aigues-Vives.
2. Jean-Auguste-Ingres (1780-1867) : peintre, amateur de violon ... et sénateur
Né le 29 août 1780 à Montauban (Tarn-et-Garonne), Jean-Auguste-Dominique INGRES (1780-1867) décide très tôt de se consacrer à la peinture, même s’il nourrit également une passion pour le violon. Après un premier apprentissage dans sa ville natale, il devient l’élève du peintre DAVID à Paris. En 1801, il est lauréat du grand prix de Rome de peinture. De 1806 à 1824, il séjourne en Italie, notamment à Rome, où il témoigne d’une prédilection pour la peinture de Raphaël. À Naples, il peint en 1814 La Grande odalisque sur commande de Caroline MURAT. De retour en France, il est admis à l’Institut (Académie des Beaux-Arts) en 1825. Nommé directeur de la Villa Médicis, il retourne à Rome de 1835 à 1841. Rentré définitivement en France en 1841, il poursuit sa carrière et s’essaie également à la réalisation de vitraux.
Le 25 mai 1862, il est élevé à la dignité de sénateur par décret de l’empereur Napoléon III. Nommé membre d’une commission chargée
d’examiner des lois d’intérêt local, il siège cependant peu et s’excuse de ne pouvoir assister aux séances du fait de son âge. Il meurt le 14 janvier 1867.
Jusqu’à sa disparition plusieurs de ses toiles, aujourd’hui conservées au Louvre, étaient exposées au Musée du Luxembourg. Le catalogue du musée de 1864, conservé à la bibliothèque du Sénat mentionne ainsi Roger délivrant Angélique et Homère déifié.