Tricentenaire de la naissance de l'astronome Nicole-Reine Lepaute (1723-1788)

Portrait de Nicole-Reine LEPAUTE
par Guillaume VOIRIOT

Le 5 janvier 1723, voici trois cents ans, naissait au Palais du Luxembourg Nicole-Reine Étable de la Brière, fille de Jean Étable de la Brière, alors attaché au service de Louise-Élisabeth d’Orléans. En 1749, elle épouse Jean-André Lepaute, horloger du roi qui a installé plusieurs horloges au Palais du Luxembourg, dont la première horloge horizontale, dans laquelle les roues des engrenages sont placées les unes à la suite des autres.

Nicole-Reine Lepaute se passionne pour l’astronomie et travaille avec Jérôme de La Lande, dont l’un des postes d’observation est, à l’époque, situé dans l’actuel dôme Tournon. Ses travaux portent notamment sur la comète de Halley, dont elle calcule l’orbite et prévoit la date du retour de son passage pour 1759.

En 1761, elle publie le Calcul de toutes les observations faites lors du passage de Vénus sur le soleil. De 1774 à 1784, elle publie les Éphémérides de l’Académie dans lesquels elle calcule les positions du soleil, de la lune et de toutes les planètes. La Lande lui rend hommage dans sa Théorie des comètes.

En 1935, l’Union astronomique internationale a donné le nom de Nicole-Reine Lepaute a l’un des cratères de la Lune.

Description du passage de la lune au-dessus de l’Angleterre pendant l’éclipse totale du soleil par Edmund Halley.
Collection Morel-Vindé, vol. 39, f. 021, Paris, 1715 – Bibliothèque du Sénat, cote 4FP0939
Jérôme De La Lande, Réflexions sur les comètes qui peuvent approcher de la terre,
Paris, Gibert, 1773. – Bibliothèque du Sénat, cote ZA000566

En 1801, son neveu, Pierre-Basile Lepaute, installe la grande horloge du dôme Tournon. Les Lepaute sont restés les horlogers du Palais du Luxembourg durant toute première moitié du XIXe siècle.

Détails de l’horloge Lepaute dans le dôme Tournon. - © Sénat / Cécilia Lerouge

Mémoires sur la Pairie

Mélanges sur la Pairie,
Paris, Louis Cellot, 1769. –
Bibliothèque du Sénat, cote 3FPM1095
PAROLE À… : Giora STERNBERG

M. Giora Sternberg est professeur associé d'histoire moderne à l'Université d'Oxford et maître de conférences au Hertford College. Il a récemment travaillé à la bibliothèque du Sénat, l’occasion de connaître l’objet de son travail sur les pairs de France sous l’Ancien Régime.

Ses recherches portent sur les recoupements entre l'histoire politique, sociale et culturelle, avec un intérêt particulier pour l'interaction symbolique, les pratiques d'écriture et la culture matérielle. Son premier livre, Status Interaction during the Reign of Louis XIV (Oxford University Press, 2014), étudie comment et pourquoi les individus et les groupes ont exprimé, façonné et contesté des positions sociales dans des contextes variés, aussi bien lors de grandes cérémonies que dans la vie quotidienne.

Terminant actuellement sa deuxième monographie, Writing Acts: The Power of Writing in the Ancien Régime, il étudie l’utilisation des documents manuscrits – textes et objets matériels – sur la scène sociale et politique. Il se fonde sur des archives relatives aux cérémonies qui ont façonné les hiérarchies de l'Ancien Régime, au centre comme à la périphérie du pouvoir.

Sous l'Ancien Régime, en effet, la cérémonie était constitutive du pouvoir social et politique. Les actes relatifs aux cérémonie contribuaient à façonner l'avenir sur des modèles dont on « compilait » les précédents. L’étude des textes qui décrivent les cérémonies constitue donc un aspect important de son projet qui s’appuie notamment sur le recueil des pratiques élaboré pour les pairs de France au cours du XVIIIe siècle.

Table d’un portefeuille vert, coté A-10 :
pairies, privilèges, honneurs de cour, etc…, titres, inscriptions, termes, expressions avantageuses, tiré du cabinet des Pairs. –
Bibliothèque du Sénat, cote 3FPM0930

En effet, sous l'Ancien Régime, les pairs ne formaient pas une institution distincte du Gouvernement comme le sera, au XIXe siècle, la Chambre des pairs, le pendant du Sénat actuel, sous la Restauration. Les pairs du début de l’époque moderne jouissaient d’un statut social considérable, au sommet de l'aristocratie française, et du droit de siéger au Parlement de Paris. Pendant la première moitié du XVIIe siècle, les pairs ont manifesté un intérêt croissant pour les honneurs, droits et privilèges, dont ils bénéficiaient. Cette attention se traduisit par la constitution d'un secrétariat et la création d'un dépôt destiné à stocker leurs archives cérémonielles parmi d’autres dossiers. Au début des années 1760, ces efforts ont reçu une reconnaissance royale avec l'attribution d'un espace dédié, au Louvre, au Dépôt de la Pairie.

Après la chute de l'Ancien Régime, les autorités révolutionnaires prirent en charge ce Dépôt. Opérant selon des principes différents de ceux des archivistes modernes, elles en ont divisé et réorganisé les papiers, dispersant ces documents dans différentes collections, dont la plupart se trouvent aux Archives nationales dans la série « K ».

Les documents conservés à la Bibliothèque du Sénat permettent quant à eux de faire la lumière sur tous les aspects des activités propres à la Pairie du XVIIIe siècle. Ils proviennent de la série « A », une collection de cartons sur les droits des pairs, recopiée par un collectionneur, qui avait obtenu l'accès au Cabinet des Pairs. Ces documents s’avèrent être une pièce maîtresse du puzzle consistant à reconstituer la collection originale et à en comprendre la portée et les fonctions.

150e anniversaire de la naissance de Charles Péguy

Le 7 janvier 1873 naissait l’écrivain Charles Péguy (1873-1914).
Fin 2022, M. le Questeur Jean-Pierre Sueur, a édité aux éditions La Guépine un petit ouvrage de Charles Péguy, intitulé La Loire.
Ce bref texte rend hommage au fleuve et à cette région.