Industriel reconnu dans le domaine de la parfumerie et inventeur d’un ingénieux vernis pour avions utilisé lors de la Première Guerre mondiale, Jean AMIC a marqué la vie sénatoriale en apportant au débat public son expérience pragmatique du terrain, tout comme son respect des opinions de tous. Il fut sénateur des Alpes-Maritimes de 1911 à 1926.
Jean Amic (en costume blanc, au 1er rang, au centre) - © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
Né à Grasse le 30 juillet 1864, Jean AMIC dirige la célèbre maison Roure-Bertrand, spécialisée dans la production d’huiles essentielles et de matières premières pour la parfumerie, la savonnerie et la droguerie. Au cours de sa carrière d’industriel, il se distingue par sa contribution au développement de l’industrie française de la parfumerie, la fondation de laboratoires de recherches, ou encore la création d’une caisse de retraite pour le personnel de son entreprise. Il est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1903.
Investi dans la vie politique, il est d’abord élu conseiller général des Alpes-Maritimes en 1904, puis sénateur, membre du groupe de l’Union républicaine, à partir de 1911 et ce jusqu’à sa mort en 1926. Durant les 15 années d’exercice de son mandat sénatorial, Jean AMIC est membre des commissions des Finances, de la Marine, de l’Armée, du Commerce et de l’Industrie. Il est également Secrétaire du Sénat entre 1915 et 1919. Membre du groupe de l’Union républicaine, il marque les débats législatifs par son expérience de l’industrie, défendant, en particulier, la sécurité des employés.
Jean AMIC s’illustre par son pragmatisme, tout particulièrement à l’occasion du rapport qu’il présente au nom de la commission des Finances sur l’ouverture au ministre des Finances de crédits additionnels aux crédits provisoires de l’exercice 1914 pour l’aménagement de nouveaux ateliers dans les bâtiments de l’Imprimerie nationale, rue de la Convention (rapport n° 387 déposé le 9 juillet 1914).
Il se distingue également par les services rendus à la Défense nationale, tout d’abord en tant qu’officier de réserve pendant plus de 20 années, mais également et surtout comme inventeur de vernis pour avion, dans un contexte où l’aviation devient un enjeu stratégique de la Première Guerre mondiale. Le ciel constitue, en effet, pour la première fois et au même titre que les tranchées, un véritable champ de bataille. Les aviateurs collectent des informations et combattent directement les avions ennemis. Les pilotes de chasse développent des stratégies de combat aérien qui s’appuient sur des avancées technologiques. Au cours du conflit, ces avancées technologiques sont souvent le gage d’une victoire sur l’adversaire.
Le président du Sénat Justin de SELVES rend hommage au sénateur Jean AMIC, dans un éloge funèbre prononcé le 12 février 1926 (consultable sur Gallica Journal officiel de la République française. Débats parlementaires. Sénat : compte rendu in-extenso | 1926-02-12 | Gallica (bnf.fr). Il conclut son propos en soulignant l’estime affectueuse que ses pairs lui portaient : « Que de fois il m’exprima sa joie de faire partie d’une Assemblée où la courtoisie est de règle, où règne un si parfait respect des opinions de tous, omettant seulement de dire qu’il était l’un des précieux éléments de cette belle tenue morale, à la fois charme et force d’une grande Assemblée ».